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MAYRAC

A Lascoux, rencontre avec l'un des derniers fours à pain
Patrimoine en voie de disparition

Jusqu'en 1945 (et particulièrement dans la difficile période 1940-1945), on cuisait encore son pain familial dans nos campagnes au four particulier ou communal. C'est aujourd'hui bien terminé, sauf pour certaines «fêtes du pain » relevant généralement du folklore.

Cependant, jusqu'à ces dernières années, cert'ains amateurs de tradition et de bon pain ont poursuivi la coutume. Ainsi, le regretté Edmond Massaud en son four de la Durantie. Il avait même cuit une fournée spéciale pour la visite de Laurent Fabius, alors premier ministre.

Il ne faut pas s'étonner du titre symbolique donné à son ouvrage de mémoires pour le militant paysan de Lanzac : «Du levain pour demain ». Beaucoup de fours ont disparu (rasés pour laisser la place) ou en ruines. Cependant, heureusement, depuis quelques années, on en restaure aussi quelques-uns comme celui de Saint-Bonnet, commune de Gignac.

CES ARDOISES DU TOIT QUI DEFIENT LE TEMPS

Il existe au village de Lascoux (commune de Mayrac) un four assez remarquable que peu de personnes connaissent. Il rappelle un peu la forme de la gariotte et, originalité, il est couvert d'ardoises brutes défiant le temps. Un peu de toilettage lui ferait le plus grand bien... mais la dépense nécessaire empêche à sa propriétaire, qui apprécie la valeur de cet héritage, de passer commande dans l'immédiat.


Le four à pain de Lascoux à Mayrac -DDM-

Nous l'avons vu fonctionner du temps où son propriétaire de l'époque, Baptiste Delpech, finissait la' hauffe avec un fagot de genévriers qui éclatait comme un feu d'artifice et donnait au pain une saveur et un parfum inimitables. Et, sur la sole brûlante «la Marie » faisait cuire ensuite, en été, la grosse tarte aux reines-claudes ou aux prunes d'Ente et, en hiver, la fouace rustique.

Préservons les derniers fours encore sur pied. Ils sont les précieux témoins d'une France rurale... de la civilisation du pain.

R. Y.

RETOURCommentaires du Webmestre
Ceci est un SOS qu'il faudrait généraliser. Beaucoup d'exploitations lotoises avaient leur four pour cuire le pain. Le monde moderne (la tournée du boulanger, les courses en ville ...) ont eu raison de ces malheureux. Délaissés en pas entrenus, ils ont pour la plupart rendu l'âme. Conserver ceux qui sont encore debout en les restaurant serait bienvenu, mais il ne faudrait pas que leurs propriétaires soient les seuls à payer pour la conservation de ce petit patrimoine qui est notre mémoire à tous

La Dépêche du 27 septembre 2001