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R. Sénat et G. Canou auteurs d'un livre sur les «Caselles du Quercy»

Belles des champs

Caselle, gariotte ou cabane? Qui peut se vanter de connaître à coup sûr les différences entre les trois constructions de pierres sèches présentes dans tout le Quercy? Roger Sénat, de Gramat, et Gérard Canou, de Cressensac, ne pouvaient se lancer dans larédaction d'un ouvrage sur les «Caselles du Quercy», sans revenir sur ces subtilitésCes différentes appellations sont souvent soumises aux simples habitudes du terroir lui même..

Ce livre, publié par les éditions du Laquet de Martel et disponible en librairie depuis quelques jours, représente dix ans de travail pour les deux enseignants retraités. Gérard Canou aux photos et croquis, Roger Sénat pour les textes, les deux font la paire. «L'un sans l'autre, nous ne pouvons rien faire », s'amusent-ils en chœur. La rédaction de l' ouvrage a, selon leurs dires, suivi son propre fil conducteur, comme un livre qui agencerait lui même les différents éléments d'une histoire.

L'amour des pierres sèches a guidé les pas des auteurs sur le causse quercynois. Les souvenirs d'enfance aussi, dans une démarche plus intime: «Mes parents m'installaient dans une caselle, lorsqu'ils travaillaient aux champs à Espédaillac, se souvient Roger Sénat. C'était en quelque sorte ma nurserie ».Les auteurs ont laissé une large place à ce type de souvenirs aux doux parfums d'antan, aux anecdotes, légendes et récits, recueillis au fil des rencontres sur le causse.

À l'image de l'histoire du « aï à deux pattes» (1). Joseph des Fourques, paysan du XIXe siècle, se rend en pleine nuit dans la vigne de son voisin Archippe, pour lui chaparder quelques grappes mûres. Par curiosité, ou pour récupérer quelque outil «abandonné», il visite la caselle du Naudy-Haut. Et se fait prendre à son propre piège. La jambe coincée dans un piège à blaireau, l'auteur du larcin alerte par ses cris de douleur celui-là même qu'il est venu voler. «Ces pages racontent en quelque sorte la vie quotidienne de la paysannerie», résume Gérard Canou.

Mal connues ou laissées à l'abandon
Les auteurs se sont penchés sur ces constructions, omniprésentes dans le paysage quercynois, et pourtant souvent mal connues ou laissées à l'abandon. «Nous avons été obligés de prendre contact avec les habitants pour découvrir ce bout de patrimoine au milieu d'un champ», raconte Roger Sénat. Loin de se vouloir exhaustif, l'ouvrage à la fois érudit et grand public, aux nombreuses photos

et dessins d'illustration, dresse un large panorama des caselles en Quercy. Fonction, de la caselle poulailler à la caselle habitée, mode de construction, rien n'a été laissé au hasard.

L'essentiel des constructions répertoriées est implanté à Lalbenque, Espédaillac, Cajarc, Aujols, Marcilhac-sur-Célé.

«Nous ne pensions pas réaliser une publication, rappelle Roger Sénat. Mais à force d'accumuler des documents, nous avons trouvé dommage de ne pas en faire profiter les autres». Au point qu'un deuxième livre sera édité d'ici un an, uniquement consacré à la répartition géographique de ces maisons modèle réduit. .

(1) Un taï est un blaireau en occitan.

« Caselles du Quercy», de Roger Sénat et Gérard Canou, aux éditions du Laquet, 200 pages, 36 euros.

Élisa NAVARRO.

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Amateurs de vieilles pierres, c'est un ouvrage à se procurer et à lire
La Dépêche du 1 juillet 2001