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DOSSIER DU JOUR

Pélerinage

Des milliers de pèlerins marchent, chaque année, vers Compostelle
Une toute jeune association leur propose désormais de s'arrêter, de parler, d'échanger.

 

Une rencontre en chemin


Dossier: M.C. M.
Le pèlerinage est une migration temporaire pratiquée depuis la nuit des temps, sous toutes les latitudes et par toutes les religions. Des hommes et des femmes, seuls ou en groupes, quittent leur lieu de vie habituel pour se mettre en marche vers des lieux symboliques ou mythiques. Besoin de sacré, goût d'absolu, quête d'une puissance spirituelle ? Sans doute un peu de tout ça, auquel se mêle le besoin fondamental de changer parfois d'horizon. Le pèlerin, en marchant pendant des semaines, cherche à retrouver les sensations de ses ancêtres. Si le pèlerinage à l'origine impliquait une notion de pénitence (souffrir, quitter son confort, accepter des conditions de vie difficiles), aujourd'hui il revêt une autre dimension: on constate une recherche croissante de ressourcement personnel et sprirituel et une demande de lieux de recueillement.

C'est dans ce but qu'est née une association au service des pèlerins: Sur les chemins de Compostelle (haltes spirituelles en Quercy), qui a vu le jour le 5 avril dernier et souhaite accueillir tous les cheminants vers Compostelle. Son objectif est de promouvoir et de coordonner dans le Quercy des lieux conviviaux de rencontres, d'écoute, de dialogue et d'échanges spirituels susceptibles de répondre aux attentes des marcheurs.

 

TROIS LIEUX DE RENCONTRE

Trois lieux d'animations vont être mis en place pour l'été 2003: à Cahors, accueil à la cathédrale par une équipe d'une quinzaine de personnes, deux chaque soir, de 17 heures à 19 heures, du lundi au vendredi, avec proposition de messe ou de célébration; à Lascabanes, accueil des pèlerins par le père Jean-Jacques Kerveillant (qui a lui-


Un pèlerin allemand, un autre français: deux trajectoires qui se croisent (ici au Foyer des jeunes en Quercy de Cahors) le temps d'une longue marche vers Saint-Jacques de Compostelle. Photo DDM -C. B.

même pratiqué le chemin de Saint- Jacques), à partir de 17 heures; à Montcuq (tous les soirs à l'église Saint-Privat, avec célébration ou messe à 18 heures).
Les accueillants: bénévoles qui ont des expériences d'accueil, ou anciens pèlerins, souhaitent que ces lieux soient des espaces de convivialité et de dialogue, 00 les marcheurs soient respectés dans leurs convictions personnelles, dans leurs questions et dans leurs doutes.
«Les marcheurs sont de plus en plus nombreux. Les lieux d'hébergement et les gîtes se sont multipliés au fur et à mesure mais il y avait un manque sur le plan spirituel, explique Michel Fraissé, président de l'association.Nous pensons qu'il était vraiment nécessaire de répondre à cette demande»

Contacts: Michel Fraissé, tél. 05.65.53.06.27 ; père Jean-JacquesKerveillant, Lascabanes, tél. 05.65.24.96.48. Siège de l'association: espace Clément-Marot, place Bessières, 46000 Cahors.


«Le pèlerin ne sait pas ce qui l'attend »

Saint-Jacques, c'est mystérieux, comme tient à le rester

notre témoln.

«On n'est absolument pas sûr que ses reliques reposent là et pourtant, on se sent attiré par ce lieu, le merveilleux qui y est assoclé dans notre imaginaire. "Compostelle" : cela sonne bien, résonne dans ma tête... En se mettant en marche, le pèlerin ne salt pas ce qui l'attend, Il aspire à un changement, découvrir quelque chose d'enfoui en lui, qui ne peut sortir qu'au bout de longs jours de marche, des questions sur sa vie passée... tout revient au fil des kilomètres. Le soir, tu retrouves des compagnons, tu reconnais chez certains ce qu'Ils ont pu vivre, leur recherche


et leurs questions, la joie sur leur visage. Une part du vide que l'on a en soi a été comblée, la fraternité du gîte, du repas partagé, consolide ce début de transformatlon.

Mais iI y a aussi les jours "sans", où l'on n'a pas avancé dans sa tête malgré les kilomètres, où l'on n'est pas content de soi. L'arrivée à Compostelle? Une Joie profonde, Intérieure, dans le corps aussi, toutes les cellules !»

«Tu prendras ton sac, tu oublieras la veille, tu marcheras avec tes bleus à l'âme, tu partageras ta joie de vivre. Ceux avec qui tu auras fait un bout de chemln resteront à Jamais tes amis.»


Plus de 17 000 marcheurs en 2002

- Tout au long du Moyen Âge, Saint-Jacques de Compostelle fut la plus importante de toùtes les destinations pour d'Innombrables pèlerins venant de toute l'Europe.

Pour atteindre l'Espagne, ils devaient traverser la France, et les monuments historiques notables, inscrits sur la liste du patrimoine mondial, étaient des jalons sur les routes qu'ils empruntaient. Les besoins spirituels et physiques des pèlerins furent satisfaits grâce à la création d'un certain nombre d'édifices spécialisés dont beaucoup turent créés ou ultérieurement développés, sur des sections françaises.

En 1997, deux mille pèlerins ou randonneurs en partance vers Compostelle avaient été recensés à Saint-Jean-Pied-de-Port. En 2002, ce sont plus de dix-sept mille marcheurs qui ont emprunté ces chemins dont 42 % sont des femmes, 58 % des hommes.

Le département du Lot est traversé par la plus célèbre des quatre voies principales, celle du Puy-enVelay: "La via podiensis". Elle concerne la partie située entre Conques et Moissac. Ce chemin préservé et labellisé par la Fédération française de la randonnée pédestre traverse le département entre Montredon et Montlauzun, c'est le GR 65 (160 km). il suit la vallée du Lot jusqu'à Cajarc, traverse le Quercy blanc et arrive jusqu'à Montcuq. Le GR 651, sa variante (56 km), suit la vallée du Célé par la vallée ou par les chemins de crête. En 2002, dix mille marcheurs ont traversé ce territoire par les diverses variantes du chemin. .


La légende de Saint-Jacques

- Jacques le majeur, fils du pêcheur Galileen Zebedee et frère de Jean l'évangéliste, fut un des tout premiers apôtres. Après avoir évangélisé la Syrie et la Judée, Il aurait été décapité à Jérusalem en l'an 44.

Selon ces légendes tardives, nées entre le IXe et 1e XIe siècles, Saint-Jacques aurait également évangélisé l'Espagne et, après sa mort, ses reliques auraient été transportées de Palestine en Galice, là où s'élève le fameux sanctuaire de Compostelle. On sait que les pèlerins n'avaient qu'à suivre la voie lactée, dite" chemin de Saint- Jacques ", pour arriver à Compostelle.

On attribue à Saint-Jacques la victoire du roi Ramire contre les musulmans en 930, ce qui lui a valu d'être choisi comme saint national de l'Espagne. On lui prête aussi de nombreux miracles en faveur des pèlerins dont il est devenu le protecteur attitré.

Saint-Jacques est figuré en habit de pèlerin. Il est habituellement coiffé d'un grand chapeau, vêtu d'une cape, muni d'un long bâton (ou bourdon), de la gourde et de la panetière. Chapeau et vêtement sont ornés de coquilles. Protecteur des pèlerins, il est logique que Saint-Jacques ait été fort vénéré en Quercy, terre de passage sur les chemins de Compostelle et siège du célèbre pèlerinage de Notre-Dame de Rocamadour. Cinq églises du Lot lui sont dédiées et il patronnait plusieurs hôpitaux; ceux de Cahors et Figeac étaient les plus importants.

Commentaires du WebmestreRETOUR
De plus en plus de marcheurs ou de pélerins sur le chemin roumieux qui traverse le Lot, il fallait bien les accueillir.

La Dépêche du Lot du 20/06/2003