"La brancade et sa clède "

La brancade et sa clède sont les compléments des murs de pierres sèches. C'est le portail qui donne accès au champ ou à la pâture.

On appelle brancade la grosse pierre plate qui coiffe le mur en débordant largement. La partie inférieure de ce débord est percée d'une profonde alvéole qui reçoit le montant vertical de la barrière (la clède). La clède tourne donc autour de son montant vertical. Celle-ci, récente, est ingénieusement réalisée à partir d'un tronc de genévrier présentant une large fourche en "v" utilisée comme renfort pour soutenir les barres transversales. Un grillage à mouton complète le tout. Ces dispositifs autrefois réalisés aux normes des attelages ont été les premières victimes de la mécanisation. Ils ont été démolis pour faire place à des entrées beaucoup plus larges bordées de morceaux de poteaux électriques réformés et le plus souvent fermées par un simple grillage. Dans le meilleur des cas, ils ont été abandonnés aux ronces et une brèche dans le mur de pierres sèches est devenue l'entrée de la parcelle. La clède, pourrie, n'a pas résisté au temps mais la brancade, elle, passera les siècles si elle n'est pas démolie pour être vendue et érigée en pseudo menhir.


Voici deux vues d'une brancade abandonnée .

Elle possède encore la barrière traditionnelle. Elle donne directement sur la route de Cahors à Gramat, dans la descente sur Le Bastit, ce qui explique son abandon (photos 10/98)

brancade le bastit

 

Détail de l'assemblage des blocs de pierre. Remarquer le montant de la barrière, l'agriculteur savait tirer parti des formes naturelles.

brancade  le bastit détail

 


Autres détails de la vie rurale dans notre région

Autre exemple du Causse de Gramat
Ici pas de pierres, c'est un arbre qui sert de pilier et supporte la grosse penture qui fait charnière avec l'axe de la clède en bois. Celle-ci en bois ouvré, sort au moins de l'atelier d'un charron. (photo 12/98)

 

 

Pierre abreuvoir
Dans le mur qui borde un chemin au-dessus de Marcilhac, une pierre creusée d'un trou d'une trentaine de centimètres fait saillie. Comme elle est au nord, elle garde longtemps l'eau de pluie. Abreuvoir,oui mais pour qui ? oiseau, petit mammifère ?

Sur le plateau, au-dessus de Floirac, une technique assez particulière.

Pour renforcer l'efficacité des murs en pierres sèches, les anciens taillaient les arbres de la haie pour qu'en se déployant au-dessus de celui-ci, ils constituent une sorte de barrière. Cette technique n'est quasiment plus employée.

(photo nov 98)

A Carlucet (Causse de Rocamadour)

Deux clèdes qui semblent sortir de l'atelier du même menuisier, leurs barres de fermeture, ont le même dessin (voir gros plan). Elles ne sont plus d'une grande utilité, l'une est brisée l'autre ne protège plus qu'une friche où la nature reprend ses droits

(photo juin 99)

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